lundi 23 novembre 2009

DU RIRE AUX LARMES

A Nicole BIPPUS

DU RIRE AUX LARMES

Du rire aux larmes

Le rêve est une arme

car il nourrit l'action

pour les révolutions

Midi sous l'occupation.

Comme dans tout le pays, d'abord une poignée puis la Nation tout entière levée contre la traitrise du gouvernement de Vichy et l'horreur de l'occupation nazie.

Dans la famille GEYNET, on est Résistants.

Libération. Avec la Sécurité Sociale, les Comités d'entreprises, la Renaissance française, Nicole Mireille Monique vient au monde le 4 avril 1946 à Nîmes.

Tous les espoirs étaient permis mais aussi tous les efforts pour renverser les montagnes de l'exploitation, de l'égoïsme de classe, de la collaboration avec le régime nazi et des pires horreurs que le monde ait jamais connu.

Dans la foulée du Programme du Conseil National de la Résistance, un monde nouveau naissait avec les enfants pour le porter.

Gardoise, belle, vive, pétillante.

On la dit insaisissable, mais elle a mille visages, mille vies, une musique intense et riche portée par des dizaines de siècles de civilisation.

Un cœur immense pour croquer la vie dans les matins calmes où dans les tempêtes.

L'accent porte haut et la parole est intense comme le soleil qui la nourrit.

Elle brasse les idées de tout ce qui coule de source. Justice, paix, liberté.

A la bonne école elle s'engage, 1964.

La guerre d'Algérie est finie mais l'O.A.S mène encore la guerre de l'ombre des nostalgiques de « l'Algérie française » au prix d'attentats contre les communistes, les démocrates, la République.

Cette année là, J.F Kennedy, président en exercice des USA est assassiné.

Maurice Thorez, l'homme du Front populaire pour le pain la paix la liberté, le dirigeant communiste de toutes les luttes anti coloniales et pour la paix dans le monde, l'homme de la main tendue successeur de Marcel Cachin, meurt.

C'est pour toi la période d'un engagement fort et de l'adhésion au parti communiste français.

A 18 ans, quand l'avenir est devant soi et qu'on y croit et qu'on lutte, « des lèvres, du cœur, des bras », pour bouger ce monde sclérosé et machiste dominé par les grands bourgeois du moment.

Depuis 1958 le général de Gaulle a installé la 5ème République et son pouvoir personnel et présidentiel.

Il a remis aux affaires la bourgeoisie discréditée par la collaboration nazie et le régime de Vichy.

C'est le temps du capitalisme monopoliste d'état et des restructurations à tout va, de l'état policier. Hommes de main de la finance et de la « république des copains et des coquins », Marcelin, Poniatowski, Pasqua et consorts sévissant en Mai 68 et au-delà pour Pompidou et Giscard d'Estaing en 1974 afin de mater le peuple, la chienlit comme disant avec mépris le Général.

Mai 68 à 22 ans, où étais-tu belle blonde aux yeux si bleus à croquer une vie pleine d'espoirs et de révolutions.

Tu devais être de tous les combats, toutes les espérances, tous les bouillonnements de cette folle époque des Sixties...

1972 le programme commun de gouvernement de la gauche dans la foulée des luttes remarquables de 1968.

On change d'époque avec le retrait du Général qui choisit de se démettre au lieu de se soumettre à la volonté du peuple après le NON au référendum de 1969 sur la régionalisation.

La gauche divisée se reconstruit autour d'un programme de transformation sociale, entre autres de la revendication du SMIC à 1000 francs.

L'homme de la reconstruction s'appelle Mitterrand, le sphinx volontiers de gauche mais en prenant 3 millions de voix au parti communiste français.

Plutôt alternance que changement pour le parti socialiste du congrès d'Epinay mais les aspirations populaires exprimées avec quelle force en 68 pèsent lourd dans la balance et le Programme Commun soulève un espoir profond dans la population.

Sans rechigner, les communistes s'engagent à fond et vendent par milliers à la criée sur les marchés, sur les places, dans les manifestations, débats et controverses, le programme commun.

La droite au pouvoir et ses mentors Giscard et Chirac déjà, promettent dans la crise « le bout du tunnel » après une cure d'austérité salariale et sociale.

«Non à l'austérité, oui au programme commun! » avec tes camarades tu as dû le crier, le chanter, l'expliquer sur tous les tons du haut de tes 26 ans bien trempés.

L'amour, la vie, les enfants, le boulot, militer, toujours agir, toujours servir pour la bonne cause de la libération humaine, pour la cause du peuple, bien loin des combines et des chausse-trappes de la droite au pouvoir de plus en plus insupportable mais aussi d'une gauche de « collaboration de classe » qui songe plus à l'alternance qu'au changement.

Illusions, désillusions, les pays dits « du socialisme existant » font débat.

La mort de Staline en 1953 a donné lieu à une immense manifestation du culte de la personnalité à l'échelle planétaire et de rapport de Kroutchev devant le 20ème congrès du Parti Communiste d'Union Soviétique sur les crimes commis au temps du « petit père des peuples » est resté secret. S'il a mis le doigt sur les dérives autoritaires d'un système qui a dévoyé l'idéal communiste, il n'a rien corrigé.

Procès truqués, répression soviétique en Hongrie en 1956, mise à mort du « printemps de Prague » par les chars russes en 1968, concurrence dans la course aux armements avec les USA, guerre en Afghanistan, répression et « goulag » contre les « dissidents »… quel gâchis !

Des murs se sont édifiés, de béton à Berlin en 1961 afin de séparer mieux les 2 Allemagnes que l'OTAN voulait remilitariser, mais surtout mur idéologique entre l'Est et l'Ouest comme pour conserver le « socialisme de caserne » et l'influence militaire du « Pacte de Varsovie » d'un coté et le capitalisme prédateur porté par le Traité militaire de l'Atlantique Nord (OTAN) de l'autre.

C'est « la guerre froide » et la terrible menace de guerre nucléaire... mon petit Biki Biki, Bikini... (archipel des essais de la bombe atomique donnant lieu à une chanson légère et lourde de menaces).

Kennedy et Kroutchev dirigent les puissances du monde.

Les murs de la richesse des uns sur la misère des autres, le Nord et le Sud.

L'Europe du Nord contre celle du Sud, le capitalisme européen contre l'Afrique, ou Nord Américain contre Sud Américain, le capitalisme japonais contre la Chine et le reste du continent asiatique. Surtout le mur – les Bastilles disons-nous – de l'exploitation et la domination prédatrice du profit contre l'aspiration des peuples à vivre libres, à maîtriser leurs destins.

C'était çà aussi la « guerre froide » et ses murs de division pour assurer la domination d'une minorité sur le reste du monde.

Comme toujours, les murs vieillissent mal.

Même si parfois il faut beaucoup de temps et de luttes, ils se lézardent, s'embrêchent et finissent par tomber, comme celui de Berlin sous la pioche des peuples aspirant à la liberté et à la paix où plus sûrement encore dans l'oubli comme la Grande Muraille de Chine que l'on visite en monument historique....

En 1959 à Cuba, le dictateur Batista était renversé par le peuple emmené par les « barbudos » Castro, Guevarra, Cienfuegos...

Le débarquement avorté des armées américaines dans la Baie des Cochons en 1961 signait une lourde défaite infligée à l'impérialisme américain dans son « arrière court ».

En 1989, alors que nous fêtions avec éclat le bicentenaire de la Révolution française, l'Allemagne se réunifiait et en 1991 l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques éclatait provoquant un séisme politique mondial.

Le système soviétique était contesté jusque dans les rangs des dirigeants du parti communiste français, avec aussi des contradictions alimentées par une propagande anti-communiste féroce provenant de tous les capitalistes et libéraux de la planète.

On nous faisait moribonds... quelle époque!

Bizarre, on ne dit rien des crimes du capitalisme et sa responsabilité dans les pires dictatures.

Celles du général félon Franco, assassin de la République espagnole avec l'aide de Hitler et des forces fascistes en 1936 et la bienveillance des voisins « démocratiques »... plutôt Franco que le Frente Popular... Julian Grimau assassiné dans l'Espagne franquiste en 1963 et « les 10 de Carabanchel » sauvés par la mort du « caudillo » et de la dictature en 1975.

Celle du Portugal de Salazar après 50 années était balayée par ses jeunes soldats soutenus par le peuple...tu souviens-tu de la Révolution des Œillets le 25 avril 1974 « Grandola vila morena »... longues et dures luttes pour la liberté à nos portes.

N'oublions pas la dictature des colonels grecs et tant d'autres sur les 5 continents...

Te souviens-tu du Chili en ce septembre noir de 1973, Salvador Allende assassiné, Victor Jara torturé, Pablo Néruda brisé... morts en combattants de la liberté, vivants dans nos mémoires...

Pinochet est mort, tant mieux, mais qu'on n'oublie pas ses saloperies et ses crimes avec leurs commanditaires.

Juste colère, cœur qui bat pour la liberté, solidarité à l'échelle de la planète... solidarité pour les chiliens en exil, « Quilapayuns » chantant Victor, Pablo et l'espoir démocratique de tout un peuple.

Te souviens-tu aussi du Vietnam sous les bombes américaines au napalm, à fragmentation, les gaz toxiques de « l'agent orange » aux effets à long terme... l'oncle Hô Chi Minh et l'immense victoire populaire sur les armées les plus puissantes du monde en 1976.

« Un bateau pour le Vietnam » et la solidarité active des communistes.

Nelson Mandela, le soutien des communistes contre le régime d'apartheid qui disparaît en 1994 et le plus vieux prisonnier politique du monde devient président de la République « arc-en-ciel » d'Afrique du Sud.

Angéla Davis, Mumia Abu Jamal et tant d'autres des USA aux 5 continents qui luttent pour la justice et la liberté.

Yasser Arafat, Marwan Bargouthi et Salah Hamouri, la Palestine sous le fer et le feu de « Tsahal » depuis 1967, de la colonisation israélienne menée par un véritable terrorisme d'état soutenu par les USA et l'Europe complices... nos cœurs battent toujours pour les peuples martyrisés.

Tu as été de tous ces combats qui même lointains nous rapprochent dans un même élan d'aspiration à la libération humaine.

Les fruits de ces luttes murissent toujours...

Tout un système social et politique né dans l'espoir libérateur de la Révolution d'Octobre 1917 en Russie, celle des ouvriers et des paysans, du premier état socialiste au monde après la Commune de Paris en 1871, du peuple victorieux à Stalingrad en 1943 contre Hitler; s'effondrait dans ses incohérences entre les idées affichées et les pratiques d'un pouvoir corrompu dans le culte de la personnalité et les atteintes criminelles aux libertés.

La contre-révolution capitaliste avait provisoirement gagné annonçant sans vergogne « la fin de l'histoire ».

« Marx est mort... Mon œil! » disais-tu avec tous les camarades qui résistaient dans la souffrance mais toujours l'espoir d'un monde libre et juste chevillé au corps et au cœur.

La crise du système capitaliste dans son paroxysme récent est venue rappeler certaines réalités...

La lutte des classes dominantes contre les dominées éclate de plus belle:

« De toutes part se développe le chômage

Dans les usines les libertés sont bafouées

Si t'es trop jeune pour travailler c'est pas ton âge

Si t'es plus vieux, pas de boulot, t'as qu'a crever.

Dans les cités c'est la misère

Restos du Cœur fonctionnent à plein

T'as pas d'pognon c'est la galère

Dans la richesse on meurt de faim »...

Après maintes péripéties de ruptures et de rabibochages dans l'union de la gauche française, le 10 mai 1981, Mitterrand l'emporte devant Giscard au 2ème tour de l'élection présidentielle.

Au 1er tour, le 26 avril, Georges Marchais candidat du PCF faisait 15% des voix.

Par rapport aux 20% des élections précédentes, c'était un terrible camouflet.

Sans nous décourager, nous avons quand même lutté de toutes nos forces pour que la gauche gagne, pour que le programme commun voit l'application de certains engagements comme l'augmentation des salaires, la retraite à 60 ans (au lieu de 65 ans), la réduction du temps de travail à 39H hebdomadaires, de nouveaux droits pour les salariés, les femmes, les jeunes... tu y as pris toute ta part et avec quelle énergie afin de changer le cours de l'Histoire et de nos vie quotidiennes...

Après le droit à l'avortement en 1975, la loi sur l'égalité professionnelle hommes et femmes en 1982 voit le jour mais il reste beaucoup à faire... 8 mars… toujours un combat : « La femme est l’avenir de l’homme » chante Ferrat.

35 ans, l'âge mûr et les engagements syndicaux et politiques au plus fort, combien de luttes, de réunions, d'actions de tous les jours...

Tu étais dans les Landes à Pontonx depuis 5 ans et dès ton arrivée, avec ton cher Jean Pierre qui bossait à la MACIF, tu menais ta vie à 100 à l'heure tout en suivant avec attention la vie de tes enfants et de Nicolas ton dernier....

« Mais la faux des temps rigoureux

Suit toujours de l'âge heureux

La prompte fuite,

Demain les autres, aujourd'hui les uns

Amis partis, parents défunts

Et maison vide »....

Ce terrible jour de la disparition de Jean Pierre, blessure intime jamais refermée.

Tu n'as pas pour habitude de pleurer sur ton sort et tu te bats, comme toujours en te consacrant aux autres, à celles et ceux qui souffrent, aux plus démunis matériellement mais si riches intérieurement.

« Ceux qui vivent luttent et ceux qui luttent vivent »...

Avec l'action syndicale dans ton entreprise la MACIF, tu es engagée depuis longtemps dans la confédération nationale du logement (C.N.L) ô combien importante dans nos jours de froid, d'hiver social et politique.

Robert DULAU, l'ouvrier du bâtiment, l'infatigable lutteur syndical aux plus hautes responsabilités de l'Union Départementale CGT des Landes et du parti communiste français montois aux côtés de Guy GARDE a fondé la CNL des Landes qu'il anime avec beaucoup d'engagement.

L'âge arrivant et la santé déclinant, il n'a pas tardé à repérer ton militantisme et à te proposer de le remplacer à la présidence de la CNL.

Avec toi la relève était assurée et de quelle manière!

L'union de la Gauche et le programme commun étaient morts en 1984 quand les communistes refusèrent de cautionner la politique du moins disant social avec le gouvernement Fabius et ses TUC (travaux d'utilité collective) prétendant résoudre le chômage des jeunes associés à une nouvelle cure d'austérité salariale et sociale.

Droite et gauche non communiste cohabitèrent.

C'était le temps des privatisations et des grandes affaires comme des scandales retentissants (Rainbow Warrior, sang contaminé, Crédit Lyonnais avec Tapie...), mais surtout du mécontentement populaire et de la promotion de Le Pen dans les grands médias... jeu dangereux pour tenter de diviser la droite.

L'Europe ultra libérale, celle du marché ouvert et concurrentiel, du pacte de stabilité monétaire, de la réduction des déficits publics (privatisations) celles des traités de Maastricht en 1992, de la monnaie unique et de l'Euro en 1999, des directives Bolkestein et autres, du traité de Lisbonne, se met en place sous l'impulsion du grand patronat relayé par la droite et les partis socialistes européens… plutôt le marché que les intérêts des peuples.

Depuis René Dumont et son célèbre et prophétique verre d'eau à la campagne présidentielle de 1974, l'attention portée aux problèmes environnementaux prend progressivement de l'ampleur. L'écologie politique voit le jour avec des partis plus « verts » les uns que les autres mais plus souvent composés de « bobos post-soixante-huit-tards » que d'authentiques révolutionnaires préoccupés de la vie des hommes et des femmes dans le respect de la nature.

Le capitalisme prédateur et destructeur leur convient souvent très bien.

Certains mettent du « vert » à la mode partout, de la droite à la gauche.

La vie en vert, çà ferait élire... jusqu'à quand?

De grandes entreprises garantissent « plus vert » pour vendre... ver dans le fruit!

Quand les tempêtes frappent les plus fragiles, on les entend beaucoup ces verts-là, mais on les voit moins sur le terrain solidaire.

C'est au pied du mur que l'on voit le maçon.

Volée de bois vert à ces donneurs de leçons!

1995, Chirac est élu président de la République.

Avec Balladur d'abord, puis Juppé ensuite, il promulgue loi quinquennale antisociale, mesures pour casser la Sécurité Sociale (le fameux plan Juppé).

Les luttes prennent de l'ampleur, notamment en novembre et décembre 1995 avec les cheminots, les agents EDF-GDF, ceux des services publics et toute la population.

Chirac dissout l'Assemblée Nationale afin d'avoir plus de « godillots » à sa botte.

Manque de chance c'est la gauche qui l'emporte en 1997 dans l'élan des luttes populaires contre le plan Juppé.

Jospin est nommé Premier ministre et le gouvernement de « gauche plurielle » comporte 4 ministres communistes (Jean Claude Gayssot, Marie George Buffet, Michelle Demessine, Michel Duffour).

Loi de modernisation sociale, loi Solidarité renouvellement urbain (SRU) loi sur les 35H, pour le financement des petits clubs sportifs, contre le dopage, actions pour la culture, etc ... mais les salaires sont laissés à la traîne au nom du « pacte de stabilité » européen et Jospin qui lâche du lest à Chirac et au programme de « refondation sociale » lancé par le Conseil National du Patronat Français (CNPF) devenu MEDEF (mouvement des entreprises de France) pour contrecarrer toute politique de gauche.

Ce n'est pas « la charte européenne des droits fondamentaux » adoptée en 2000 à Nice qui modifie de façon significative la situation du monde du travail.

Le racisme et la « lutte contre l'insécurité » animés par la droite font le lit de l'extrême droite qui arrive en 2ème position derrière Chirac au 1er tour de l'élection présidentielle du 21 avril 2002.

Traumatisés par cette sinistre perspective, les communistes, au lieu de s'abattre redoublent d'ardeur pour mettre en échec Le Pen et le FN.

La République est en danger et la dictature néo-fasciste n'est pas loin.

Chirac passe pour la 2ème fois hélas avec les voix de la gauche vaincue par son manque d'audace sociale et de courage politique.

Que de débats, d'espoirs et de désespoirs, que de luttes toujours et encore, y compris dans la plus noire adversité.

La Fête des Pins en juillet et la Fête de l'Huma en septembre comme des rayons de soleil d'humanité dans la grisaille d'une politique de droite.

Je te revois avec ton tablier seyant ton élégance naturelle et ton sourire, toujours au service, mais un service utile et citoyen.

Comme tu étais belle vaillante et gaie, ancrée dans les débats et les combats.

Etablie à Cére tu en deviens une conseillère municipale active afin d'apporter ta pierre au village.

11 septembre 2001, jour de Fête de l'Huma justement... à New York, le terrible attentat contre les « tours jumelles » sert de prétexte aux faucons « néocons » de la Maison Blanche pour porter encore le fer de la guerre contre les peuples Irakiens, Afghans et tant d'autres.

Au nom de la lutte contre le terrorisme, s'instaure le terrorisme d'état pour brider plus encore la démocratie et casser le lien social dans le vain espoir de dominer les peuples...

1991, 2003, tu es de toutes les luttes pour la paix, de toutes les solidarités locales et internationales, présente, ardente, entrainant autour de toi par mille actes concrets l'engagement de ceux qui cèderaient trop facilement à la fatalité quand il faut se lever pour résister à l'inhumain.

29 mai 2004, la France dit NON à plus de 55% au traité constitutionnel européen.

C'est une grande victoire après un élan démocratique sans pareil où les communistes se sont dépensés sans compter.

Que de porte-à-porte et de débats passionnés tu as engagés!

Le Parti socialiste appelait au oui au TCE confirmant sa dérive vers le libéralisme économique et la rupture croissante avec la population laborieuse.

Présidentielle 2007, Sarkozy élu face à Ségolène Royal au 2ème tour et M.G Buffet qui réalise 1,93% au 1er tour après l'échec des comités anti libéraux.

Que de questions dans nos rangs, de ruptures parfois.

Bien ancrée dans le quotidien de la vie des gens, tu ne renonces pas, tu prends à bras le corps tous les problèmes et tu agis au local, du local au global.

Quelle énergie et quel courage!

Enfin les cantonales de 2008 dans cet « improbable canton de Sore ».

Malgré ta situation de candidate unique, tu as mené une vraie campagne électorale, au plus près des gens, de celles et ceux qui font le quotidien de la vie dans nos campagnes.

Alors que tu étais pour les méchantes langues « l'inconnue de Cère » non seulement tu t'es fait connaître, mais reconnaître comme la candidate porteuse des valeurs du communisme dans des terres restées trop longtemps vierges du débat et du combat politique.

Tu fus élue avec le PCF non par défaut, mais haut la main avec un seul tour.

Dans l'assemblée départementale, tu n'avais pas le langage châtié et conventionnel des gens du sérail mais tu exprimais clairement ce que chacun entendait et t'avait mandaté de rapporter.

Tout naturellement tu joignais l'action à la parole.

« Quand à Pontonx la multinationale SONY

Anonce par voie de presse un triste jour

La fermeture afin d'ajuster ses profits,

Peuchère! ton sang n'a fait qu'un tour. »

Tu es allée immédiatement, naturellement a la rencontre des salariés afin de les soutenir.

Tu as relayé les informations émanant du syndicat, des travailleurs, afin d'informer tous les camarades et créer un mouvement d'opinion avec les militants les plus engagés.

Ainsi est né le comité de soutien qui a accompagné les salariés dans leurs luttes pour l'emploi, sans jamais désespérer quand les mauvais coups tombaient.

Tu étais la Résistante de tes origines:

« Et si c'était à refaire/je referais ce chemin/la voix qui monte des fers/parle des lendemains »

Ecoutons-là un jour de février 2009 en réunion du comité départemental du PCF à Mont de Marsan:

« D'abord, sur quoi on est d'accord pour avancer?

La situation est très difficile pour la vie des plus démunis.

La manifestation contre la loi Boutin sur le logement n'a pas empêché qu'elle soit votée.

Questions:

· du surloyer et de l'expulsion

· conventionnement global

· augmentation du gaz et des charges

· la CAF n'est plus en mesure de payer l'APL aux locataires à faibles ressources pour une histoire de « bug » informatique

· il y a eu 100.000 expulsions prononcées en 2008 en France

· la loi DALO a permis de reloger 75 personnes dans les Landes alors qu'il y a plus de 4500 demandes en attente.

Alors, peuchère, il faut que le parti se mobilise plus sur les questions du logement! »

...et le 26 octobre 2009:

« le PS veut une liste unique, mais sur quels critères?

Au sujet du Front de gauche, ne s'est-on pas trompés sur le P.G et le N.P.A qui entretient le flou sur ses intentions.

N'est-ce pas d'un front de luttes qu'on a besoin, sur des objectifs clairs comme sur la question des comités locaux de la poste afin d'empêcher la privatisation avec l'envoi massif des cartes pétitions au président de la République.

L'état se décharge des investissements sur les régions et les départements.

Dans le même temps, il supprime la ressource de la taxe professionnelle.

Il est nécessaire de la changer, mais qu'y aura-t-il à la place? »

Elle nous parlait aussi de culture, de spectacles, de lectures... le cœur et l'esprit en défis pour l'avenir...

« Cinq novembre deux mille neuf

Route pluvieuse et triste

Que pensais-tu sur la piste

De tes projets tués dans l’œuf »

« Dame de cœur

as de pique

ce n'est pas l'heure

et tu nous quitte

la flamme rouge de ta vie

combats, chasse les orages

ta source jamais ne tarit

l'histoire marque les pages

Fille du vent et du soleil

cheveux d'or et tes yeux si bleus

Mireille au ciel camaïeu

bouche en vie rire vermeil

Peuchère que dire de plus

je suis Nicole BIPPUS !

Labenne le 18 novembre 2009

Georges Darricau

J'ai cotoyé Nicole Mireille Monique BIPPUS

à la CGT depuis 1976 et au Comité départemental du PCF

jusqu'à sa disparition accidentelle le 5 novembre 2009

Nous avions à peu près le même âge...

Elle était née GEYNET le 4 avril 1946 à Nîmes

lundi 5 octobre 2009

université communiste du 28 au 30 août 2009 à Vieux Boucau

Parti Communiste Français Section Alfred MOULIAN de Tyrosse /Soustons

6, rue des Forgerons – BP34 – 40000 Mont de Marsan cedex - Tel: 06 31 36 10 31 (Murielle ORTIZ, secrétaire)

Mon université communiste

du 28 au 30 août 2009 à Vieux Boucau

VVF Les Albatros – 2 rue Louis Darmanté – par Georges DARRICAU

Les estivants ont déjà commencé à déserter en masse nos côtes et ça sent la rentrée. C'est l'université d'été des communistes qui se tient pour la deuxième année consécutive à Vieux Boucau.

31 ateliers et 6 débats pléniers avec 500 participants venus de tout l'hexagone. Beaoucoup de jeunes camarades dans des groupes très dynamiques. Je retouve avec plaisir des camarades de l'an passé ou rencontrés à la Fête de l'Huma comme dans diverses manifestations nationales.

Dans la grande richesse des propositions j'ai participé à 7 ateliers et 3 débats durant les 2 jours ½.

28/08/2009 - Atelier 3: Une réflexion sur le mouvement du monde et les relations internationales dans le nouveau contexte mondial par Bernard BADIE, professeur des universités à l'institut d'études politiques de Paris et Jacques FATH, membre du Comité National du PCF responsable des relations internationales.

Bernard BADIE, avec un riche développement très documenté explique la nouvelle conflictualité du monde à partir de l'insécurité sociale et des inégalités abyssales entre les pays dits développés, en voie de développement, sous-développés, émergeants, etc... le vocabulaire est « riche » pour exprimer l'injustice du système d'exploitation capitaliste à l'échelle planétaire.

Dans le même temps, les 6,5 milliards d'êtres humains sur terre sont de plus en plus des acteurs à la fois infdividuels et collectifs de leur devenir que plus personne ne peut ignorer dans les relations peuples/états. Pour la première fois dans l'histoire humaine, ça n'est plus la conflictualité entre états qui domine ni leur puissance. Cela impose de penser les nouvelles relations internationales à partir du monde (et pas seulement d'un état), de ses évolutions et de l'intervention des peuples dans leur histoire.


Extrait Internet sur: Bernard BADIE conflictualité « Alors que l’on annonçait, avec la fin de la guerre froide, l’avènement d’un « nouvel ordre international », la planète semble en plein désordre. Les crises, en particulier au Moyen-Orient (Irak, conflit israélo-palestinien), la dissémination de la violence et la diffusion de l’insécurité ont suscité l’inquiétude et alimenté des visions pessimistes de l’avenir. Faut-il dès lors avoir « peur du XXIe siècle » ? Répondre de manière tranchée à pareille question n’aurait bien sûr aucun sens. Il n’en demeure pas moins qu’il est nécessaire de prendre du recul et de comprendre dans quel système international nous vivons désormais. Nouvelle hiérarchie des puissances, confirmation du rôle d’acteurs non étatiques (illustré de façon spectaculaire par les attentats du « 11 septembre »), négociations internationales autour de questions concernant l’humanité entière (justice pénale internationale, développement durable), consolidation d’une scène publique « sans frontières », etc., sont les caractéristiques les plus visibles du système international émergent. Les règles du jeu de ce dernier sont cependant loin d’être stabilisées et restent même largement à inventer »


Atelier 9: prendre la parole en public

avec Jean François TEALDI, journaliste de télévision

Dans toute intervention publique, il faut préalablement bien en définir l'objectif en pensant au public auquel on s'adresse.

La préparation est indispensable et doit être la plus documentée possible en étudiant l'actualité, la presse de droite comme de gauche et bien sûr l'Humanité. Il faut rédiger l'intervention, qu'on la lise en public où qu'on s'exprime sans papier après s'en être imprégné. Il faut être court et clair pour être efficace.

Il faut s'adresser au public avec l'envie de convaincre. La prise de parole est aussi un engagement physique et il faut bien positionner le corps pour pouvoir s'exprimer avec aisance et conviction.

L'explication débouchera sur un exercice pratique pour le lendemain: « à la fin d'une AG syndicale où devant une entreprise, expliquer en 25 lignes pourquoi le PCF est opposé à l'alliance électorale du PCF au MODEM» proposée récemment par Vincent Peillon avec diverses personnalités de gauche dont Robert Hue.

Exposés et débat: Crise, parlons solutions avec Paul BOCCARA, Maitre de conférences honoraire de sciences économiques, historien et Pierre DUHARCOURT, professeur d'université en sciences économiques, membre du Conseil Economique et Social.

Ce moment fut passionnant et très suivi. Liant la crise du capitalisme avec les propositions alternatives de sécurité d'emploi et de formation, de maîtrise publique d'un crédit sélectif à taux réduit, voire à taux négatif pour le développement humain, Paul Boccara avance la nécessaité d'une monnaie commune internationale - Au niveau mondial, le Fonds monétaire international (FMI) soumis à la démagogie réformiste de ses dirigeants, conditionne les aides aux « ajustements structurels » sur des critères capitalistes au détriment des dépenses sociales. Il faut le changer et le démocratiser.

Problème des ressources du FMI et leur utilisation: Paul BOCCARA propose le triplement du fonds de réserve du FMI plus 250 milliards de droits de tirages spéciaux. Ce serait le début de la monnaie commune. Avancer sur les critères, c'est aussi la création monétaire pour les fonds publics et les services publics, les biens communs de l'humanité. Il faut des titres d'emprunt public pour le progrès social.

Pierre DUHARCOURT a exposé avec clarté vidéo à l'appui, les mécanismes de la crise avec les solutions possibles. Sur le fond, son exposé qui n'est pas en contradiction avec Paul Boccara, est venu conforter l'analyse et rendre plus palpable encore les solutions possibles.

Finalement ces questions ne son pas seulement affaire de spécialistes mais appellent l'intervention de tous les citoyens.

29/08/2009 - Atelier 13: prendre la parole en public, 2ème partie

A la fin d'une AG syndicale où devant une entreprise, expliquer en 25 lignes pourquoi le PCF est opposé à l'alliance électorale « du PCF au MODEM » proposée récemment par Vincent Peillon avec diverses personnalités de gauche dont Robert Hue. Il faut reconnaître que l'itervention de M.G Buffet publiée dans l'Humanité de la veille nous apportait quelques bons éléments. Cela dit, exprimer son point de vue devant un public certe acquis, mais critique, exige une bonne pratique du débat public. C'est bien en forgeant que l'on devient forgeron.

Exposés et débat:: Penser un nouveau mode de développement

avec Patrick LE HYARIC député au parlement européen directeur de l'Humanité; Jean Marie HARRIBEY maître de conférence à l'université Montesquieu-Bordeaux IV, co-fondateur d'ATTAC France; Francis Parny membre du comité exécutif national du PCF.


Thème de l'exposé de J.M Harribey: « Vers une société économe et solidaire: Développement ne rime pas forcément avec croissance. Doctrine officielle des organisations internationales, le développement, même « durable », est assimilé par certains économistes à la croissance et à ses dégâts. Or n’est-ce pas plutôt à une dissociation des deux qu’il faut travailler ? En effet, le mot d’ordre de décroissance ne peut s’appliquer, à la fois, aux pays pauvres démunis de l’essentiel et aux pays riches. Ce débat, qui traverse aussi le mouvement altermondialiste, ramène à une nécessaire critique des rapports sociaux. »


Sans revenir en arrière, une réflexion tous azimuth s'impose pour un autre développement planétaire prenant en compte les grands défis de l'égalité, de l'écologie prise en compte dans le social comme la réduction du temps de travail, posent la notion du non-marchand, d'autres relations entre les humains avec la nature... P. Le Hyaric a appuyé les démonstrations de J.M Harribey avec les propositions politiques et les rendez-vous qui ponctuent la vie internationale comme la Conférence climat de Copenhague du 1er septembre 2009 tout en dénonçant l'hypocrisie des dirigeats actuels de la planète mais aussi l'émergence de nouvelles possibilités d'action dans l'intérêt des peuples.

Atelier 20: Les archives du communisme

avec Frédéric Genevéé responsable des archives pour la direction du PCF et Claude Pennetier, historien directeur du dictionnaire biographique Maitron.

Les archives du PCF sont d'un intérêt certain et ont été ouvertes à la consultation dans le cadre de la loi sur les archives privées. Elles ont été classées (comme les monuments historiques classés à l'inventaire du patrimoine national). De ce fait cela confère aux archives communistes un accueil bienveillant au versement d'archives aux Archives Municipales ou Départementales. Toutes nos organisations mais aussi les militants devraient se préoccuper de la sauvegarde et du classement de leurs archives sous toutes les formes (papier où tout autre support, audio-visuelles, cinématographiques, les témoignages vivants). Elles sont la preuve des faits ce qui permet de dénoncer les manipulations de toutes nature dans l'interprétation des évènements.

Le dictionnaire biographique Maitron est une somme de biographies militantes du mouvement social depuis 1789 jusqu'à nos jours. Claude Pennetier dirige cette institution très utile dans la connaissance et la compréhension de notre histoire.


Atelier 23: l'indépendance des médias existe-t-elle

avec Edwy Pleynel de Médiapart - Mediapart est un journal d'information numérique créé à l'initiative de François Bonnet, Gérard Desportes, Laurent Mauduit et Edwy Plenel. Il se veut indépendant et participatif -, Henri Maler d'Acrimed - Action-CRItique-MEDias [Acrimed] est un Observatoire des médias. Acrimed intervient publiquement pour mettre en question la marchandisation de l'information- et Olivier Dartigolles responsable de la communication du PCF.

Le débat fut passionnant et passionné avec une approche commune sur la nécessité de développer le lectorat pour sortir de la crise qui touche toute la presse. Après avoir rappelé le long combat pour la tenue des états généraux de la presse et des mesures positives qui en sont issues, Edwy Pleynel a estimé que l'Huma avait manqué l'occasion d'être le journal « de toutes les gauches ». Pour moi, même s'il n'est plus l'organe du PCF, l'Humanité est un journal qui porte des idées de transformation sociale, un journal qui défriche les chemins du communisme et non un journal de promotion de telle personnalité ou telle chapelle se réclamant de la Gauche. C'est peut-être ce qui embêtait Pleynel?


Atelier 26: Fret ferroviaire: versus écologie

avec Eric Ferriere, adhérent CGT syndicaliste cheminot.

Politique de diminution du fret ferroviaire. Effet des directives européennes, 260 millions d'€ de déficit et 6000 postes de cheminots menacés par le projet de filialisation et l'abandon du wagon isolé- Le train entier s'oppose au wagon isolé. Ce dernier, également appelé transport du lotissement, consiste à acheminer des wagons individuels ou des groupes de wagons, qui sont assemblés pour former des trains dans les gares de triage (comme la gare de Morcenx)- La marginalisation du fret SNCF est un non sens économique et écologique. Proposition d'une politique fiscale pour rééquilibrer le transport rail/route qui doivent être complémentaires. Il faut poser le problème en terme de droit au transport comme bien commun ainsi que pour tous les services publics.

Exposés et débat:: Régionales 2010: Quel projet pour les régions? Quel impact de la réforme des institutions?

avec Bob INJEY, responsable du projet pour la direction nationale du PCF, Jean Jacques PARIS secrétaire général de l'ANECR et François AUGUSTE président du conseil national du PCF, conseiller régional.

La réforme Balladur sur les collectivités locales et l'avant projet de juillet 2009 veut être un point d'appui pour la droite afin de reconquérir les régions. C'est à mettre en parallèle avec la réforme territoriale de l'Etat dont l'objectif est de formater la France pour la libre circulation des capitaux afin d'accroître les profits des plus riches. Pour faire autre chose, les communistes proposent qu'il y ait un projet national à décliner dans les régions.

Exigence démocratique face à une droite qui maitrise les institutions européennes Faire se réapproprier la politique par les citoyens. Réorienter l'argent pour un autre développement, contrôler les fonds publics attribués aux entreprises, reconquérir les services publics, développer les solidarités entre les générations, les peuples, les territoires. Elaborer le contrat social et écologique régional.

Il faut combattre l'Europe des régions chère à la droite de l'UMP au MODEM. Leur politique fait éclater l'égalité de traitement des citoyens, met en concurrence les territoires et les travailleurs en accroissant la pauvreté et la précarité.

Il faut être offensifs sur la question démocratique pour une 6ème République qui mette un terme a la dérive présidentialiste et autoritaire du pouvoir.

Le projet à établir pour réussir le rassemblement à gauche et la mobilisation citoyenne doit être à la hauteur des enjeux: solutions à la crise, contre la privatisation de La Poste et des services publics, pour une réforme alternative des collectivites territoriales accroissant la démocratie au lieu de la restreindre.

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La soirée avec le repas landais réalisé et servi à 350 convives dans la Halle des Sports avec la fameuse équipe de nos cuisiniers et serveurs militants connut un franc succès rehaussé par les chants de notre patrimoine révolutionnaire entonnés avec ferveur par tous les camarades.

30/08/2009 - Atelier 27: pratique: quel est le rôle d'un secrétaire à la vie du parti?

par Denis RONDEPIERRE du pôle national « vie du parti » du PCF.

3 critères pour une bonne vie de part:

1) connaître les adhérents et cultives les relations entre communistes

2) se donner les moyens, les organiser pour agir politiquement

3) renforcer le PCF en nombre d'adhérents.

L'organisation du PCF a été transformée afin d'en accroître l'afficacité

Le travail engagé dans le pôle « vie du parti » fait ressortir que malgré son affaiblissement, le PCF est une force politique sans égale encore aujour'hui dans notre pays.

En 2008, l'effectif était de 134.000 adhérents, stabilisé depuis 2005 avec 8000 adhésions et 6000 chaque année depuis lors. Au 1er juillet 2009 nous comptions 3500 adhésions.

Nous comptons 41% de femmes, 20% de 18/30 ans, 30% de plus de 30 ans, 6% de moins de 18 ans.

Nous ne sommes pas un parti vieillissant, même si la courbe des âges doit nous préoccuper.

Le CoTiel permet une bonne connaissance de nos adhérents dans les 93 fédérations à condition de tenir notre fichier régulièrement à jour.

Il est intéressant d'observer le rapport entre le nombre d'adhérents au PCF et le nombre des voix. Selon les lieux il peut varier de 1 adhérent pour 4 voix à 1 adhérent pour 31 voix. Cela nous donne une idée du rayonnement des adhérents en tenant compte du fait que nous « relationnons » seulement avec 20% à 30% des adhérents. Nous ne connaissons pas de façon fiable nos organisations de proximité et il existe une désorganisation en profondeur à laquelle il nous faut remédier.

Tout collectif a besoin de se définir des objectifs.

Repérer les communistes pour les prises de responsabilités. Il faut être en éveil, se soutenir et échanger nos expériences.

Réfléchir à la réorganisation, c'est se fixer des objectifs en rapport avec nos capacités militantes.

Nos objectifs prioritaires:

- les entreprises

- la jeunesse

- les quartiers populaires

Il faut être audacieux pour confier des responsabilités aux nouveaux adhérents.

Replacer au centre l'existence d'un parti de masse et pas seulement un parti de supporters

La relation humaine avec chaque adhérent doit s'organiser dans la durée.

Etablir des listes de gens à contacter pour renforcer le parti. S'appuyer également sur les élus.

L'Humanité et l'Humanité Dimanche avec la présence publique sont des outils de grande qualité pour renforcer le PCF.

Exposés et débat:: des européennes aux régionales la stratégie de rassemblement du PCF

Je n'y ai pas participé mais les Landes Républicaines ont publié le compte rendu le 02/09/09.

jeudi 4 juin 2009

Louis LE DUIGO, parisien breton à Labenne, ami communiste, nous a quittés

Louis LE DUIGO était né en 1919 à Guéméné sur Scorf en Bretagne.

Très tôt avec ses parents il a émigré à Paris où il est devenu typographe avant d'achever sa carrière à la préfecture de Paris au début des années 1980.

Marié à Anita originaire de Bayonne, c'est tout naturellement qu'il est venu s'établir à Labenne pour sa retraite.

Dans son humanité apparemment légère et pleine d'humour, Louis cachait une forte personnalité et un tempéremment de lutteur. Il avait 20 ans quand la 2ème guerre mondiale a éclaté et il est immédiatement entré en Résistance dans les FTPF (francs tireurs et partisans français, animé par le PCF clandestin) afin de libérer le pays de l'occupant nazi et de ses collaborateurs français du gouvernement de Vichy.

Depuis sa jeunesse, Louis était un lecteur assidu de l'Humanité Quotidienne et il était fidèle au rendez-vous fraternel et militant des lecteurs de l'Humanité Dimanche et des Landes Républicaines les samedis chez Colette.

Le 7 mai 2009 il est décédé entouré de l'affection de ses proches. Homme discret empreint de  modestie, Louis n'avait pas voulu d'obsèques, mais avec celles de son épouse et de son fils, ses cendres ont rejoint l'Océan de ses rêves.

Au monument aux morts de Labenne le 8 mai, 65ème anniversaire de la Libération, lui fut rendu l'hommage public qu'il méritait.

                                                                       La cellule PCF de Labenne

samedi 18 avril 2009

Rencontre Bazerque Gensous

Mercredi 7 janvier 2009 ; Cinquante cinq ans après,

la rencontre de Louis BAZERQUE et Pierre GENSOUS

Article écrit par Georges DARRICAU , Section PCF St Vncent de Tyrosse

Ils font tous les deux partie de ma section communiste, Louis BAZERQUE à Capbreton et Pierre GENSOUS à Labenne où ils habitent depuis quelques années. Ils se sont connus militants à TARBES et tous deux ont eu d'importantes responsabilités au PCF(1) et à la CGT(2).

La météo annonce chez nous la tempête de neige pour demain.

Mais c'est une autre tempête qui frappe à Gaza par la folie meurtrière de l'Etat d'Israël contre le peuple palestinien déjà durement martyrisé au mépris de toutes les résolutions internationales. Par leur complicité active, les USA(3), la France et l'Europe couvrent les crimes commis contre hommes, femmes et enfants bombardés dans des écoles, des hôpitaux, des bâtiments civils de l'Autorité palestinienne. La propagande de guerre complaisamment relayée par des journalistes aux ordres agite le Hamas(4) comme un épouvantail terroriste afin de justifier l'innommable agression d'un état surarmé.

A 15H, Pierre GENSOUS (né en 1925 à Mont de Marsan) aujourd'hui domicilié 10, rue des Jonquilles à LABENNE et moi avons rendez-vous avec Louis BAZERQUE (né en 1913 à NEW-YORK) qui habite actuellement avec sa fille et son gendre Madeleine et Claude CONTRAIRES – 2, Boulevard des Cigales – Lotissement du Gaillou à CAPBRETON. C'est là que nous nous rencontrons autour d'une belle flambée, d'un bon café et de chocolats. L'accueil de Louis BAZERQUE, sa fille et son gendre sont très chaleureux.

Louis BAZERQUE cheminot retraité et Pierre GENSOUS qui fut métallo à Hispano-Suiza de Tarbes mais dont le père fut cheminot avec Louis, ont tous deux l'accent et le caractère bien trempé des bigourdans.

Pierre GENSOUS a quitté Tarbes en 1954 quant il fut élu secrétaire de la fédération CGT de la Métallurgie avant de devenir en 1969 secrétaire général de la Fédération syndicale mondiale (FSM) à Prague et membre du Bureau confédéral de la CGT. Membre du Comité Central du PCF (1970-1978).

Louis BAZERQUE fut embauché le 1er janvier 1937 à la gare de Sarrancolin qui appartenait à la P.O.Midi (Paris Orléans Midi), juste avant que la compagnie ne devienne SNCF(5) le 1er janvier 1938 sous l'impulsion du gouvernement de Front Populaire. Louis est toujours lecteur de puis 1947 de la Vie Ouvrière (aujourd'hui NVO(6)) qu'il diffusait en vente militante à Tarbes avec François DUCOS. Il était responsable régional CGT cheminot et membre actif du Parti communiste français (PCF). Il siégeait au Comité fédéral des Hautes Pyrénées, tout comme Pierre GENSOUS qui a quitté Tarbes pour Paris en 1954.

Ils ne se sont pas revus depuis 55 ans sauf peut-être un hasard où Pierre crut reconnaître Louis au col de Boucharot près de Gavarnie.

Après un bref échange sur la famille, frères et sœurs, Louis BAZERQUE lance : « Et la situation à Gaza ? »

Pierre GENSOUS : «C'est horrible et on en parle avec une désinvolture incroyable ! »

L'échange se poursuit sur la situation internationale et Pierre remarque l'Humanité et la Canard enchaîné sur la table. Ils ont parmi d'autres, les mêmes lectures, Louis ajoutant qu'il pratique également avec passion les mots croisés, Sudoku et autres, qui l'aident à activer ses neurones et combattre le risque d'abandon vu son âge et sa surdité (il est appareillé). Mais tout au long de l'entretien l'entente entre les deux militants est parfaite et je participe à un dialogue passionnant.

Louis BAZERQUE se souvient des parents de Pierre, Yvonne et Bernard GENSOUS qui était conducteur électricien chez les cheminots tarbais.

Défile alors le rappel des camarades qu'ils ont connus comme RIVIERE décédé en 2005 et son épouse Emilienne, Simon MIRAVETTE ancien secrétaire du syndicat des cheminots qui serait à Pau chez sa fille, Louis SAINT MACARY un militant qui avait été licencié de chez SMF(7) et embauché par l'entreprise Garraud (meubles, électroménager…) comme plusieurs autres militants victimes de la répression patronale. Robert DUPONT passionné de vélo et d'aventures qui a parcouru le monde et réalisé des films, un artiste de 80 printemps !

Robert MOL, GANIVEL, CANDEBAT (habitant Louey où il entretenait la maison de Jacques DUCLOS), DUHAU conducteur électricien à la SNCF et animateur de l'association d'anciens combattants à laquelle Louis adhère (ANCAC(8) – cheminots – ANACR(9) et ARAC(10)).

En 1950, Louis BAZERQUE qui était secrétaire de secteur CGT Cheminots, se déplaçait dans toute la Région et il ne manquait pas à l'occasion de rendre visite à la Fédération PCF des Landes où il rencontrait Jean LESPIAU et André CURCULOSSE.

Pierre GENSOUS rappelle qu'il a travaillé quelques jours en 1944 au dépôt SNCF de Tarbes après l'anéantissement de son groupe de Résistance attaqué par la Milice. Il faisait partie du « Corps-Franc Pommiès » et après un peu de récupération il intégra les combats dans l'armée de Libération constituée avec les armées allées des Forces françaises libres (FFL) et des Forces françaises de l'intérieur (FFI).

Son père, pourtant cheminot, le dissuadait d'entrer à la SNCF.

Pierre et Louis parlent des 10 ans de lutte (1987-2007) menée contre la fermeture de l'Arsenal de Tarbes relatée dans un article de la Nouvelle République des Pyrénées (et un livre de Claude LARRONDE : Arsenal de Tarbes lutte et fin d'une épopée 1987 – 2006 – NDLR).

Ils se rappellent également la grande grève de 1947 qui a débouché sur une augmentation de salaire de 23% à la SNCF avec la totalité des agents en grève y compris maîtrises et cadres. Un seul agent du Dépôt, non gréviste, se distinguait en travaillant seul.

Où va le PCF ?

La dissolution des cellules, est-ce une bonne chose ? On a favorisé la dispersion avec la nouvelle organisation en se regroupant sur des territoires trop vastes selon Louis BAZERQUE qui était secrétaire de section communiste à Aureilhan (a côté de Tarbes - aujourd'hui 4ème ville des Hautes Pyrénées avec 7500 habitants. La section éditait régulièrement un journal et tout cela a disparu dans le secteur.

Le 34ème congrès du PCF (du 11 au 14/12/2008 à Paris)

Pierre GENSOUS pose la question de la répartition des sièges au Comité National avec les 4 listes qui se sont présentées au suffrage des délégués du congrès.

Il ne comprend pas la position de Marie Pierre VIEU secrétaire départementale des Hautes Pyrénées dont le comité départemental a adopté selon ses dires à l'unanimité la base commune de discussions et qui a mené une liste « alternative » à celle proposée par le Comité national.

Louis BAZERQUE aurait aimé que l'on pose des questions plus politiques. On critique un peu par-ci, un peu par-là et ça manque de radicalité. C'est dans l'entreprise que se situe l'exploitation et nous sommes trop faibles sur ce sujet.

Pierre GENSOUS rappelle que l'époque est conditionnée par « ce qui se passe à côté ». En effet on parle davantage du groupe PS que du PCF. Or s'il ne faut pas négliger l'importance du Parti socialiste, il faut aussi rappeler sa lourde responsabilité dans les difficultés d'aujourd'hui et les conséquences de ses choix pour le Traité de Lisbonne comme dans la modification constitutionnelle obtenue par Sarkozy grâce à l'abstention de la majorité du groupe socialiste au Congrès (Assemblée Nationale et Sénat réunis). Et il y a toujours sa position pour le oui au Traité constitutionnel européen du 29 avril 2005. Le non l'avait largement emporté, d'où la crise politique au PS. Il faut rappeler les choses pour que ce soit clair.

Louis BAZERQUE n'a pas aimé la suppression de la faucille et du marteau comme symbole du PCF ni leur disparition du titre du journal l'Humanité.

Pierre GENSOUS rappelle que l'image faucille/marteau c'était la révolution russe… Et que représente aujourd'hui la faucille pour la paysannerie et même le marteau chez les ouvriers !

Louis BAZERQUE dit que maintenant ça fait nu et « le titre me plaisait avec les outils ».

Il critique la période où Robert HUE était à la tête du PCF choisissant la cooptation des partisans de la mutation (référence au livre de Robert HUE « Communisme : La mutation » - éditeur LGF - Livre de Poche - 1997) et laissant de côté ceux qui n'étaient pas d'accord.

Pierre GENSOUS rappelle qu'il y avait aussi beaucoup d'élus dans les instances dirigeantes du parti et « je vois que tu n'aimes pas beaucoup Robert HUE ».

Louis BAZERQUE : « Je n'aime pas les pantoufles »

Georges DARRICAU. On ne peut pas occulter tous les bouleversements intervenus comme la chute du « Mur de Berlin » avec tous les évènements qui l'ont précédé. Il faut prendre en compte l'effondrement de l'URSS en 1991 et au final l'échec des pays dits « du socialisme existant ». Cela a été un choc pour tous les communistes qui avaient tendance à faire référence, malgré les défauts et les échecs constatés, à l'espoir d'une autre société qui se réalisait à l'Est, un modèle en quelque sorte, même s'il ne pouvait pas s'appliquer en l'état chez nous. Cet échec nous a amené à mettre à jour notre notion du communisme en tenant compte de la société d'aujourd'hui et des révolutions scientifiques, techniques, informationnelles et idéologiques qui sont à l'œuvre. Nous devons réévaluer nos actions et nos stratégies en essayant de comprendre mieux la période complexe que nous vivons. Il faut proposer des perspectives pour construire le mouvement populaire majoritaire seul apte à transformer à société par de luttes démocratiques et radicales.

Louis BAZERQUE dit qu'on est sorti d'une exploitation sévère pour aller vers une exploitation encore plus dure. Par exemple, on parle de la retraite à 70 ans…

La politique

Louis BAZERQUE. A une époque, la politique était dite « sale » dans les médias et ça pèse encore dans le débat citoyen. Même dans des familles de militants, on a du mal à parler de politique sereinement, naturellement.

Pierre GENSOUS insiste sur l'influence énorme des médias sur les comportements, notamment la télévision.

Georges DARRICAU partage ce point de vue. La dictature de l'image joue sur l'émotionnel au détriment de la réflexion, du débat, de la confrontation des analyses. La « culture du débat » est à reconquérir.

Syndicat et parti, y a-t-il contradiction ?

Louis BAZERQUE et Pierre GENSOUS sont toujours adhérents à la CGT et au PCF.

Pour Louis BAZERQUE, si l'on réfléchit, le parti c'est pour l'avenir et le syndicat c'est la vie quotidienne et ses besoins immédiats.

Pierre GENSOUS a du mal à comprendre comment, avec tous les coups de la droite contre le peuple, les travailleurs, la droite se maintient encore au pouvoir et pourquoi le PCF est tombé au-dessous de 2% des voix à l'élection présidentielle.

A côté de ça, Besancenot qui « est pour tout ce qui est contre et contre ce qui est pour » accroche une part de l'électorat de gauche.

Selon Pierre et Louis, Besancenot sert de repoussoir à la droite pour se maintenir au pouvoir lors des élections comme Le Pen servait de repoussoir à Mitterrand pour se faire réélire en 1988.

Pierre et Louis rappellent cette déclaration du père de Jean ORTIZ (historien) récemment décédé. « Le PCF ne peut plus faire aujourd'hui ce qu'il faisait avant où alors il faut le faire différemment ».

La question se pose pour les communistes de réinvestir leur histoire afin de ne pas en porter éternellement la culpabilité provoquée par l'anticommunisme de la droite et de la social-démocratie et manquer d'ambition dans leurs objectifs politiques. Cette question est importante pour être en capacité d'agir sur l'avenir et pour le communisme d'autant que la droite et le PS sont capables de s'entendre contre le PCF.

Questions d'actualité

La Poste, l'école…. Les actions à mener pour les services publics, les droits des travailleurs dans les entreprises et dans la cité, la paix et la solidarité internationale, le pouvoir d'achat des salaires et retraites pour vivre mieux au quotidien sont au menu des débats.

C'est Louis BAZERQUE qui apporte le mot de la fin d'une belle rencontre et d'un entretien très riche : « Militer, c'est prendre contact avec les gens pour faire avancer les idées ».


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Lexique:

(1)
Parti communiste français

(2)
Confédération générale du travail

(3)
Etats unis d'Amérique

(4)
« Mouvement de résistance islamique » parti politique islamiste palestinien créé en 1987

(5)
Société nationale des chemins de fer français créée par le Front Populaire

(6)
Nouvelle Vie Ouvrière

(7)
Société de Matériel de Forage (pétroles)

(8)
Association nationale des cheminots anciens combattants

(9)
Association nationale des anciens combattants de la Résistance

(10)
Association républicaine des anciens combattants

vendredi 10 avril 2009

AVEC MARX , « BRISONS » L'ETAT EUROPEEN !

Contribution de Michel PEYRET du 27 mars 2009

Je ne cesse de le dire : tous ceux qui veulent changer la société et le monde ne peuvent faire l'impasse d'un retour à la lecture de Marx ou de sa découverte . Et , aujourd'hui , alors que montent à nouveau les luttes populaires sur des aspects essentiels de la vie , voire de la survie, l'intérêt constaté par les libraires des jeunes vers l'achat des oeuvres de Marx est tout à fait significatif .

REVENIR A MARX

Revenir à Marx , c'est constater que des pans entiers de cette oeuvre , et certainement parmi les plus essentiels , n'ont connu aucune application concrète par les régimes qui se disaient , ou se voulaient , communistes . Ainsi les étatisations qui se sont substituées à la propriété privée des grands moyens de production et d'échanges ont confisqué le pouvoir induit par la propriété au profit d'un hyperétatisme castrateur de toute démocratie , de tout pouvoir réel au peuple .

Pourtant les textes de Marx de la fin avril et de mai 1871 , c'est-à-dire ses écrits pendant la Commune elle-même , sont-ils le reflet puissant de ses fortes réflexions sur l'Etat issues du vif d'une non moins forte , et même tragique expérience , de celles qui permettent de saisir jusqu'à l'essence même des phénomènes qui peuvent être masqués ou estompés dans les périodes où la lutte des classes ne prend pas ce caractère d'acuité et de transparence , un peu à la façon dont les caractéristiques profondes du capitalisme apparaissent en toute clarté dans la crise qu'il connait aujourd'hui .

LA COMMUNE , L'ANTITHESE DU POUVOIR D'ETAT

Pour Marx , la Commune est l'antithèse du pouvoir d'Etat :

« Ce pouvoir d'Etat est , en fait , la création de la bourgeoisie ; il fut l'instrument qui servit d'abord à briser le féodalisme , puis à écraser les aspirations des producteurs , de la classe ouvrière vers leur émancipation . Toutes les réactions et toutes les révolutions n'avaient servi qu'à transférer ce pouvoir organisé – cette force organisée pour maintenir en esclavage le travail – d'une main à une autre , d'une fraction des classes dominantes à une autre . Il avait été pour les classes dominantes un moyen d'asservissement et de lucre . Il avait puisé des forces nouvelles dans chaque changement nouveau . Il avait servi d'instrument pour briser tout soulèvement populaire , pour écraser les classes laborieuses après qu'elles eurent combattu et reçu l'ordre d'assurer le transfert de ce pouvoir d'un groupe de ses oppresseurs à un autre groupe . Ce ne fut donc pas une révolution contre telle ou telle forme de pouvoir d'Etat , légitimiste , constitutionnelle , républicaine ou impériale . Ce fut une révolution contre l'Etat lui-même , cet avorton surnaturel de la société : ce fut la reprise par le peuple et pour le peuple de sa propre vie sociale . Ce ne fut pas une révolution faite pour transférer ce pouvoir d'une fraction des classes dominantes à une autre , mais une révolution pour briser cet horrible appareil même de la domination de classe . »

EN 1918 , LENINE VEUT AUSSI BRISER L'ETAT

En 1918 , c'est encore cette thèse que l'on entend chez Lénine . Réfutant Vandervelde et Kautsky , il les accuse de citer de Marx et Engels tout ce qu'on veut , sauf ce qui est absolument inacceptable pour la bourgeoisie , ce qui distingue le révolutionnaire du réformisme :

« Tout ce que l'on veut en ce qui concerne la conquête du pouvoir politique par le prolétariat puisque pratiquement la chose est déjà confirmée dans un cadre uniquement parlementaire Que Marx et Engels aient jugé nécessaire , après l'expérience de la Commune , de compléter le Manifeste communiste partiellement vieilli par l'explication de cette vérité que la classe ouvrière ne peut pas simplement s'emparer de la machine d'Etat toute prête , qu'elle doit la démolir , là-dessus pas le moindre mot ! Vandervelde , de même que Kautsky , comme s'ils s'étaient entendus , passe sous silence absolu ce qu'il y a justement de plus essentiel dans l'expérience de la révolution prolétarienne , ce qui distingue justement la révolution prolétarienne des réformes bourgeoises . »

EN MAI 2005 LE PEUPLE FRANCAIS A DIT NON A L'ETAT EUROPEN

Le 29 mai 2005 , à sa façon , le peuple français faisait une sorte de révolution ! Il disait NON au Traité constitutionnel européen qui aurait couronné la création et l'existence d'un véritable Etat européen ! Nous étions bien là dans les prolongements , tout à la fois concrets et théoriques , des enseignements que Marx avait tiré de l'expérience de la Commune ! Par son vote souverain , le peuple français « brisait » bien le processus de construction de cet Etat européen ! Il fallait à nouveau tirer tous les enseignements de cette décision souveraine d'une importance capitale !

Pour leur part , le lendemain , le 30 mai 2005 , Alain Bocquet , Francis Wurtz , Marie-George Buffet , Nicole Borvo , dirigeants du PCF et dotés de mandats électoraux, s'adressaient en ce sens au Président de la République :

« Le peuple a rendu ce dimanche un verdict sans appel dans les urnes . A l'occasion du référendum , il a rejeté le traité établissant une Constitution pour l'Europe qui lui était soumis.

« En conséquence , il apparaît nécessaire que vous retiriez votre signature , engageant la France sous réserve de ratification , au bas de ce document .

« Vous avez dit vouloir « tenir compte » de l'expression de la souveraineté populaire . Le premier geste à faire , symboliquement , nous semble être celui-ci . »

LES TRAITES SONT FORCLOS

Ainsi donc , dans la plus grande clarté , ces dirigeants du PCF prenaient acte de ce que cette mouture du Traité constitutionnel était rejetée par le peuple français , qu'elle n'avait donc plus aucune légalité . Le Traité était forclos , et ce d'autant que le peuple hollandais prononçait le même verdict !

On connait les tribulations politiciennes qui conduisirent les instances dirigeantes européennes , y compris françaises à s'asseoir sur la volonté démocratiquement exprimée par les peuples français et hollandais , et à s'orienter vers une nouvelle mouture , copie conforme de la précédente , celle du Traité de Lisbonne , laquelle bien évidemment devrait éviter d'être confrontée à nouveau à des référendums et seulement soumise aux parlements nationaux bien plus dociles et favorables que leurs peuples à la poursuite de la construction de l'Etat européen . Bref , un véritable déni de démocratie !

Ce mode parlementaire de ratification n'était pas , hélas pour les porteurs du projet , possible en Irlande où le recours au référendum était légalement obligatoire pour ce faire . Las , le vote majoritaire des Irlandais en faveur du NON au Traité de Lisbonne remettait à nouveau tout en question !

Le 13 juin 2008 , le PCF donnait son opinion . Le peuple irlandais « a su par son vote rejeter la mise en concurrence effrénée des salariés , la pression sur les dépenses publiques et les salaires , le sacrifice des services publics , LA MILITARISATION DE L'UNION EUROPEENNE...Le NON irlandais est porteur de la promesse d'un nouvel avenir pour l'Europe . Engageons-nous dans cette voie . »

Cependant , pour ce faire , le PCF devait constater que le Traité de Lisbonne était mort-né :

« La présidence française qui s'ouvre dans quelques jours doit proposer d'arrêter le processus de ratification et d'engager l'élaboration d'un nouveau traité fondateur de l'Union européenne sur de tout autres bases et dans de toutes autres formes , rompant avec celles qui la conduisent de crise en crise . »

Pour ma part , je ne suis pas pour un nouveau Traité de Rome mais je prends note de ce que en juin 2008 le PCF reconnaît alors qu'avec le NON irlandais au Traité de Lisbonne , c'est l' ensemble des traités constitutifs de ladite « Union européenne » qui n'ont plus de valeur légale ! Bref , l'Union européenne , en fait l'Etat européen , n'existe plus !

DES REVOLUTIONNAIRES FATIGUES

En ce début de printemps 2009 , les temps apparaissent avoir changé ! Les révolutionnaires fatigués d'aujourd'hui – mais sont-ils même encore révolutionnaires – n'ont plus d'ambition forte face aux tenants de l'Europe du capital , face à cet Etat europén nouveau carcan des peuples du continent .

Ainsi acceptent-ils aujourd'hui de considérer comme valables et existantes des structures de cet Etat européen , tel le Parlement européen , qui ne sont pourtant que l'application des traités reconnus n'avoir plus de légitimité de par la souveraineté des peuples !

Ainsi acceptent-ils d'apporter leur caution aux viols renouvelés perpétrés à l'encontre de la volonté des peuples !

NE PAS ACCEPTER LE VIOL DES PEUPLES

D'autres que moi l'ont également dit , et l'ont dit sans ambiguïté , tel Jacques Nikonoff , ancien Président d'ATTAC :

« Il faut que toute la gauche s'y fasse et le reconnaisse , l'Union européenne n'est pas un cadre aménageable . Elle est à déconstruire pour que les peuples réapprennent à disposer d'eux-mêmes tout en retrouvant les voies de la solidarité internationale . L'idée même d'une « autre Europe » est devenue obsolète dès lors que l'oligarchie rejette la démocratie . Elle est en train de bâillonner les peuples d'Europe , elle est un garot , un noeud coulant qui étouffe l'espoir Cette Europe ne sera jamais sociale , ni démocratique , ni féministe , ni écologiste...

« Sortir de l'Union européenne n'est pas une stratégie seulement applicable à la France . Nous considérons que tous les pays doivent sortir de ce système monstrueux...pour rebâtir des coopérations entre pays européens , sur les décombres de l'eurolibéralisme ! C'est tout le contraire du nationalisme... c'est une démarche internationaliste ... »

Et Jacques Nikonoff de citer Jean Jaurès dans « L'armée nouvelle » :

« Ce qui est certain , c'est que la volonté irréductible de l'Internationale est qu'aucune patrie n'ait à souffrir dans son autonomie... C'est dans l'Internationale que l'indépendance des nations a sa plus haute garantie ; c'est dans les nations indépendantes que l'Internationale a ses organes les plus puissants et les plus nobles . On pourrait presque dire : un peu d'internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d'internationalisme y ramène . Un peu de patriotisme éloigne de l'Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène . »