lundi 23 novembre 2009

DU RIRE AUX LARMES

A Nicole BIPPUS

DU RIRE AUX LARMES

Du rire aux larmes

Le rêve est une arme

car il nourrit l'action

pour les révolutions

Midi sous l'occupation.

Comme dans tout le pays, d'abord une poignée puis la Nation tout entière levée contre la traitrise du gouvernement de Vichy et l'horreur de l'occupation nazie.

Dans la famille GEYNET, on est Résistants.

Libération. Avec la Sécurité Sociale, les Comités d'entreprises, la Renaissance française, Nicole Mireille Monique vient au monde le 4 avril 1946 à Nîmes.

Tous les espoirs étaient permis mais aussi tous les efforts pour renverser les montagnes de l'exploitation, de l'égoïsme de classe, de la collaboration avec le régime nazi et des pires horreurs que le monde ait jamais connu.

Dans la foulée du Programme du Conseil National de la Résistance, un monde nouveau naissait avec les enfants pour le porter.

Gardoise, belle, vive, pétillante.

On la dit insaisissable, mais elle a mille visages, mille vies, une musique intense et riche portée par des dizaines de siècles de civilisation.

Un cœur immense pour croquer la vie dans les matins calmes où dans les tempêtes.

L'accent porte haut et la parole est intense comme le soleil qui la nourrit.

Elle brasse les idées de tout ce qui coule de source. Justice, paix, liberté.

A la bonne école elle s'engage, 1964.

La guerre d'Algérie est finie mais l'O.A.S mène encore la guerre de l'ombre des nostalgiques de « l'Algérie française » au prix d'attentats contre les communistes, les démocrates, la République.

Cette année là, J.F Kennedy, président en exercice des USA est assassiné.

Maurice Thorez, l'homme du Front populaire pour le pain la paix la liberté, le dirigeant communiste de toutes les luttes anti coloniales et pour la paix dans le monde, l'homme de la main tendue successeur de Marcel Cachin, meurt.

C'est pour toi la période d'un engagement fort et de l'adhésion au parti communiste français.

A 18 ans, quand l'avenir est devant soi et qu'on y croit et qu'on lutte, « des lèvres, du cœur, des bras », pour bouger ce monde sclérosé et machiste dominé par les grands bourgeois du moment.

Depuis 1958 le général de Gaulle a installé la 5ème République et son pouvoir personnel et présidentiel.

Il a remis aux affaires la bourgeoisie discréditée par la collaboration nazie et le régime de Vichy.

C'est le temps du capitalisme monopoliste d'état et des restructurations à tout va, de l'état policier. Hommes de main de la finance et de la « république des copains et des coquins », Marcelin, Poniatowski, Pasqua et consorts sévissant en Mai 68 et au-delà pour Pompidou et Giscard d'Estaing en 1974 afin de mater le peuple, la chienlit comme disant avec mépris le Général.

Mai 68 à 22 ans, où étais-tu belle blonde aux yeux si bleus à croquer une vie pleine d'espoirs et de révolutions.

Tu devais être de tous les combats, toutes les espérances, tous les bouillonnements de cette folle époque des Sixties...

1972 le programme commun de gouvernement de la gauche dans la foulée des luttes remarquables de 1968.

On change d'époque avec le retrait du Général qui choisit de se démettre au lieu de se soumettre à la volonté du peuple après le NON au référendum de 1969 sur la régionalisation.

La gauche divisée se reconstruit autour d'un programme de transformation sociale, entre autres de la revendication du SMIC à 1000 francs.

L'homme de la reconstruction s'appelle Mitterrand, le sphinx volontiers de gauche mais en prenant 3 millions de voix au parti communiste français.

Plutôt alternance que changement pour le parti socialiste du congrès d'Epinay mais les aspirations populaires exprimées avec quelle force en 68 pèsent lourd dans la balance et le Programme Commun soulève un espoir profond dans la population.

Sans rechigner, les communistes s'engagent à fond et vendent par milliers à la criée sur les marchés, sur les places, dans les manifestations, débats et controverses, le programme commun.

La droite au pouvoir et ses mentors Giscard et Chirac déjà, promettent dans la crise « le bout du tunnel » après une cure d'austérité salariale et sociale.

«Non à l'austérité, oui au programme commun! » avec tes camarades tu as dû le crier, le chanter, l'expliquer sur tous les tons du haut de tes 26 ans bien trempés.

L'amour, la vie, les enfants, le boulot, militer, toujours agir, toujours servir pour la bonne cause de la libération humaine, pour la cause du peuple, bien loin des combines et des chausse-trappes de la droite au pouvoir de plus en plus insupportable mais aussi d'une gauche de « collaboration de classe » qui songe plus à l'alternance qu'au changement.

Illusions, désillusions, les pays dits « du socialisme existant » font débat.

La mort de Staline en 1953 a donné lieu à une immense manifestation du culte de la personnalité à l'échelle planétaire et de rapport de Kroutchev devant le 20ème congrès du Parti Communiste d'Union Soviétique sur les crimes commis au temps du « petit père des peuples » est resté secret. S'il a mis le doigt sur les dérives autoritaires d'un système qui a dévoyé l'idéal communiste, il n'a rien corrigé.

Procès truqués, répression soviétique en Hongrie en 1956, mise à mort du « printemps de Prague » par les chars russes en 1968, concurrence dans la course aux armements avec les USA, guerre en Afghanistan, répression et « goulag » contre les « dissidents »… quel gâchis !

Des murs se sont édifiés, de béton à Berlin en 1961 afin de séparer mieux les 2 Allemagnes que l'OTAN voulait remilitariser, mais surtout mur idéologique entre l'Est et l'Ouest comme pour conserver le « socialisme de caserne » et l'influence militaire du « Pacte de Varsovie » d'un coté et le capitalisme prédateur porté par le Traité militaire de l'Atlantique Nord (OTAN) de l'autre.

C'est « la guerre froide » et la terrible menace de guerre nucléaire... mon petit Biki Biki, Bikini... (archipel des essais de la bombe atomique donnant lieu à une chanson légère et lourde de menaces).

Kennedy et Kroutchev dirigent les puissances du monde.

Les murs de la richesse des uns sur la misère des autres, le Nord et le Sud.

L'Europe du Nord contre celle du Sud, le capitalisme européen contre l'Afrique, ou Nord Américain contre Sud Américain, le capitalisme japonais contre la Chine et le reste du continent asiatique. Surtout le mur – les Bastilles disons-nous – de l'exploitation et la domination prédatrice du profit contre l'aspiration des peuples à vivre libres, à maîtriser leurs destins.

C'était çà aussi la « guerre froide » et ses murs de division pour assurer la domination d'une minorité sur le reste du monde.

Comme toujours, les murs vieillissent mal.

Même si parfois il faut beaucoup de temps et de luttes, ils se lézardent, s'embrêchent et finissent par tomber, comme celui de Berlin sous la pioche des peuples aspirant à la liberté et à la paix où plus sûrement encore dans l'oubli comme la Grande Muraille de Chine que l'on visite en monument historique....

En 1959 à Cuba, le dictateur Batista était renversé par le peuple emmené par les « barbudos » Castro, Guevarra, Cienfuegos...

Le débarquement avorté des armées américaines dans la Baie des Cochons en 1961 signait une lourde défaite infligée à l'impérialisme américain dans son « arrière court ».

En 1989, alors que nous fêtions avec éclat le bicentenaire de la Révolution française, l'Allemagne se réunifiait et en 1991 l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques éclatait provoquant un séisme politique mondial.

Le système soviétique était contesté jusque dans les rangs des dirigeants du parti communiste français, avec aussi des contradictions alimentées par une propagande anti-communiste féroce provenant de tous les capitalistes et libéraux de la planète.

On nous faisait moribonds... quelle époque!

Bizarre, on ne dit rien des crimes du capitalisme et sa responsabilité dans les pires dictatures.

Celles du général félon Franco, assassin de la République espagnole avec l'aide de Hitler et des forces fascistes en 1936 et la bienveillance des voisins « démocratiques »... plutôt Franco que le Frente Popular... Julian Grimau assassiné dans l'Espagne franquiste en 1963 et « les 10 de Carabanchel » sauvés par la mort du « caudillo » et de la dictature en 1975.

Celle du Portugal de Salazar après 50 années était balayée par ses jeunes soldats soutenus par le peuple...tu souviens-tu de la Révolution des Œillets le 25 avril 1974 « Grandola vila morena »... longues et dures luttes pour la liberté à nos portes.

N'oublions pas la dictature des colonels grecs et tant d'autres sur les 5 continents...

Te souviens-tu du Chili en ce septembre noir de 1973, Salvador Allende assassiné, Victor Jara torturé, Pablo Néruda brisé... morts en combattants de la liberté, vivants dans nos mémoires...

Pinochet est mort, tant mieux, mais qu'on n'oublie pas ses saloperies et ses crimes avec leurs commanditaires.

Juste colère, cœur qui bat pour la liberté, solidarité à l'échelle de la planète... solidarité pour les chiliens en exil, « Quilapayuns » chantant Victor, Pablo et l'espoir démocratique de tout un peuple.

Te souviens-tu aussi du Vietnam sous les bombes américaines au napalm, à fragmentation, les gaz toxiques de « l'agent orange » aux effets à long terme... l'oncle Hô Chi Minh et l'immense victoire populaire sur les armées les plus puissantes du monde en 1976.

« Un bateau pour le Vietnam » et la solidarité active des communistes.

Nelson Mandela, le soutien des communistes contre le régime d'apartheid qui disparaît en 1994 et le plus vieux prisonnier politique du monde devient président de la République « arc-en-ciel » d'Afrique du Sud.

Angéla Davis, Mumia Abu Jamal et tant d'autres des USA aux 5 continents qui luttent pour la justice et la liberté.

Yasser Arafat, Marwan Bargouthi et Salah Hamouri, la Palestine sous le fer et le feu de « Tsahal » depuis 1967, de la colonisation israélienne menée par un véritable terrorisme d'état soutenu par les USA et l'Europe complices... nos cœurs battent toujours pour les peuples martyrisés.

Tu as été de tous ces combats qui même lointains nous rapprochent dans un même élan d'aspiration à la libération humaine.

Les fruits de ces luttes murissent toujours...

Tout un système social et politique né dans l'espoir libérateur de la Révolution d'Octobre 1917 en Russie, celle des ouvriers et des paysans, du premier état socialiste au monde après la Commune de Paris en 1871, du peuple victorieux à Stalingrad en 1943 contre Hitler; s'effondrait dans ses incohérences entre les idées affichées et les pratiques d'un pouvoir corrompu dans le culte de la personnalité et les atteintes criminelles aux libertés.

La contre-révolution capitaliste avait provisoirement gagné annonçant sans vergogne « la fin de l'histoire ».

« Marx est mort... Mon œil! » disais-tu avec tous les camarades qui résistaient dans la souffrance mais toujours l'espoir d'un monde libre et juste chevillé au corps et au cœur.

La crise du système capitaliste dans son paroxysme récent est venue rappeler certaines réalités...

La lutte des classes dominantes contre les dominées éclate de plus belle:

« De toutes part se développe le chômage

Dans les usines les libertés sont bafouées

Si t'es trop jeune pour travailler c'est pas ton âge

Si t'es plus vieux, pas de boulot, t'as qu'a crever.

Dans les cités c'est la misère

Restos du Cœur fonctionnent à plein

T'as pas d'pognon c'est la galère

Dans la richesse on meurt de faim »...

Après maintes péripéties de ruptures et de rabibochages dans l'union de la gauche française, le 10 mai 1981, Mitterrand l'emporte devant Giscard au 2ème tour de l'élection présidentielle.

Au 1er tour, le 26 avril, Georges Marchais candidat du PCF faisait 15% des voix.

Par rapport aux 20% des élections précédentes, c'était un terrible camouflet.

Sans nous décourager, nous avons quand même lutté de toutes nos forces pour que la gauche gagne, pour que le programme commun voit l'application de certains engagements comme l'augmentation des salaires, la retraite à 60 ans (au lieu de 65 ans), la réduction du temps de travail à 39H hebdomadaires, de nouveaux droits pour les salariés, les femmes, les jeunes... tu y as pris toute ta part et avec quelle énergie afin de changer le cours de l'Histoire et de nos vie quotidiennes...

Après le droit à l'avortement en 1975, la loi sur l'égalité professionnelle hommes et femmes en 1982 voit le jour mais il reste beaucoup à faire... 8 mars… toujours un combat : « La femme est l’avenir de l’homme » chante Ferrat.

35 ans, l'âge mûr et les engagements syndicaux et politiques au plus fort, combien de luttes, de réunions, d'actions de tous les jours...

Tu étais dans les Landes à Pontonx depuis 5 ans et dès ton arrivée, avec ton cher Jean Pierre qui bossait à la MACIF, tu menais ta vie à 100 à l'heure tout en suivant avec attention la vie de tes enfants et de Nicolas ton dernier....

« Mais la faux des temps rigoureux

Suit toujours de l'âge heureux

La prompte fuite,

Demain les autres, aujourd'hui les uns

Amis partis, parents défunts

Et maison vide »....

Ce terrible jour de la disparition de Jean Pierre, blessure intime jamais refermée.

Tu n'as pas pour habitude de pleurer sur ton sort et tu te bats, comme toujours en te consacrant aux autres, à celles et ceux qui souffrent, aux plus démunis matériellement mais si riches intérieurement.

« Ceux qui vivent luttent et ceux qui luttent vivent »...

Avec l'action syndicale dans ton entreprise la MACIF, tu es engagée depuis longtemps dans la confédération nationale du logement (C.N.L) ô combien importante dans nos jours de froid, d'hiver social et politique.

Robert DULAU, l'ouvrier du bâtiment, l'infatigable lutteur syndical aux plus hautes responsabilités de l'Union Départementale CGT des Landes et du parti communiste français montois aux côtés de Guy GARDE a fondé la CNL des Landes qu'il anime avec beaucoup d'engagement.

L'âge arrivant et la santé déclinant, il n'a pas tardé à repérer ton militantisme et à te proposer de le remplacer à la présidence de la CNL.

Avec toi la relève était assurée et de quelle manière!

L'union de la Gauche et le programme commun étaient morts en 1984 quand les communistes refusèrent de cautionner la politique du moins disant social avec le gouvernement Fabius et ses TUC (travaux d'utilité collective) prétendant résoudre le chômage des jeunes associés à une nouvelle cure d'austérité salariale et sociale.

Droite et gauche non communiste cohabitèrent.

C'était le temps des privatisations et des grandes affaires comme des scandales retentissants (Rainbow Warrior, sang contaminé, Crédit Lyonnais avec Tapie...), mais surtout du mécontentement populaire et de la promotion de Le Pen dans les grands médias... jeu dangereux pour tenter de diviser la droite.

L'Europe ultra libérale, celle du marché ouvert et concurrentiel, du pacte de stabilité monétaire, de la réduction des déficits publics (privatisations) celles des traités de Maastricht en 1992, de la monnaie unique et de l'Euro en 1999, des directives Bolkestein et autres, du traité de Lisbonne, se met en place sous l'impulsion du grand patronat relayé par la droite et les partis socialistes européens… plutôt le marché que les intérêts des peuples.

Depuis René Dumont et son célèbre et prophétique verre d'eau à la campagne présidentielle de 1974, l'attention portée aux problèmes environnementaux prend progressivement de l'ampleur. L'écologie politique voit le jour avec des partis plus « verts » les uns que les autres mais plus souvent composés de « bobos post-soixante-huit-tards » que d'authentiques révolutionnaires préoccupés de la vie des hommes et des femmes dans le respect de la nature.

Le capitalisme prédateur et destructeur leur convient souvent très bien.

Certains mettent du « vert » à la mode partout, de la droite à la gauche.

La vie en vert, çà ferait élire... jusqu'à quand?

De grandes entreprises garantissent « plus vert » pour vendre... ver dans le fruit!

Quand les tempêtes frappent les plus fragiles, on les entend beaucoup ces verts-là, mais on les voit moins sur le terrain solidaire.

C'est au pied du mur que l'on voit le maçon.

Volée de bois vert à ces donneurs de leçons!

1995, Chirac est élu président de la République.

Avec Balladur d'abord, puis Juppé ensuite, il promulgue loi quinquennale antisociale, mesures pour casser la Sécurité Sociale (le fameux plan Juppé).

Les luttes prennent de l'ampleur, notamment en novembre et décembre 1995 avec les cheminots, les agents EDF-GDF, ceux des services publics et toute la population.

Chirac dissout l'Assemblée Nationale afin d'avoir plus de « godillots » à sa botte.

Manque de chance c'est la gauche qui l'emporte en 1997 dans l'élan des luttes populaires contre le plan Juppé.

Jospin est nommé Premier ministre et le gouvernement de « gauche plurielle » comporte 4 ministres communistes (Jean Claude Gayssot, Marie George Buffet, Michelle Demessine, Michel Duffour).

Loi de modernisation sociale, loi Solidarité renouvellement urbain (SRU) loi sur les 35H, pour le financement des petits clubs sportifs, contre le dopage, actions pour la culture, etc ... mais les salaires sont laissés à la traîne au nom du « pacte de stabilité » européen et Jospin qui lâche du lest à Chirac et au programme de « refondation sociale » lancé par le Conseil National du Patronat Français (CNPF) devenu MEDEF (mouvement des entreprises de France) pour contrecarrer toute politique de gauche.

Ce n'est pas « la charte européenne des droits fondamentaux » adoptée en 2000 à Nice qui modifie de façon significative la situation du monde du travail.

Le racisme et la « lutte contre l'insécurité » animés par la droite font le lit de l'extrême droite qui arrive en 2ème position derrière Chirac au 1er tour de l'élection présidentielle du 21 avril 2002.

Traumatisés par cette sinistre perspective, les communistes, au lieu de s'abattre redoublent d'ardeur pour mettre en échec Le Pen et le FN.

La République est en danger et la dictature néo-fasciste n'est pas loin.

Chirac passe pour la 2ème fois hélas avec les voix de la gauche vaincue par son manque d'audace sociale et de courage politique.

Que de débats, d'espoirs et de désespoirs, que de luttes toujours et encore, y compris dans la plus noire adversité.

La Fête des Pins en juillet et la Fête de l'Huma en septembre comme des rayons de soleil d'humanité dans la grisaille d'une politique de droite.

Je te revois avec ton tablier seyant ton élégance naturelle et ton sourire, toujours au service, mais un service utile et citoyen.

Comme tu étais belle vaillante et gaie, ancrée dans les débats et les combats.

Etablie à Cére tu en deviens une conseillère municipale active afin d'apporter ta pierre au village.

11 septembre 2001, jour de Fête de l'Huma justement... à New York, le terrible attentat contre les « tours jumelles » sert de prétexte aux faucons « néocons » de la Maison Blanche pour porter encore le fer de la guerre contre les peuples Irakiens, Afghans et tant d'autres.

Au nom de la lutte contre le terrorisme, s'instaure le terrorisme d'état pour brider plus encore la démocratie et casser le lien social dans le vain espoir de dominer les peuples...

1991, 2003, tu es de toutes les luttes pour la paix, de toutes les solidarités locales et internationales, présente, ardente, entrainant autour de toi par mille actes concrets l'engagement de ceux qui cèderaient trop facilement à la fatalité quand il faut se lever pour résister à l'inhumain.

29 mai 2004, la France dit NON à plus de 55% au traité constitutionnel européen.

C'est une grande victoire après un élan démocratique sans pareil où les communistes se sont dépensés sans compter.

Que de porte-à-porte et de débats passionnés tu as engagés!

Le Parti socialiste appelait au oui au TCE confirmant sa dérive vers le libéralisme économique et la rupture croissante avec la population laborieuse.

Présidentielle 2007, Sarkozy élu face à Ségolène Royal au 2ème tour et M.G Buffet qui réalise 1,93% au 1er tour après l'échec des comités anti libéraux.

Que de questions dans nos rangs, de ruptures parfois.

Bien ancrée dans le quotidien de la vie des gens, tu ne renonces pas, tu prends à bras le corps tous les problèmes et tu agis au local, du local au global.

Quelle énergie et quel courage!

Enfin les cantonales de 2008 dans cet « improbable canton de Sore ».

Malgré ta situation de candidate unique, tu as mené une vraie campagne électorale, au plus près des gens, de celles et ceux qui font le quotidien de la vie dans nos campagnes.

Alors que tu étais pour les méchantes langues « l'inconnue de Cère » non seulement tu t'es fait connaître, mais reconnaître comme la candidate porteuse des valeurs du communisme dans des terres restées trop longtemps vierges du débat et du combat politique.

Tu fus élue avec le PCF non par défaut, mais haut la main avec un seul tour.

Dans l'assemblée départementale, tu n'avais pas le langage châtié et conventionnel des gens du sérail mais tu exprimais clairement ce que chacun entendait et t'avait mandaté de rapporter.

Tout naturellement tu joignais l'action à la parole.

« Quand à Pontonx la multinationale SONY

Anonce par voie de presse un triste jour

La fermeture afin d'ajuster ses profits,

Peuchère! ton sang n'a fait qu'un tour. »

Tu es allée immédiatement, naturellement a la rencontre des salariés afin de les soutenir.

Tu as relayé les informations émanant du syndicat, des travailleurs, afin d'informer tous les camarades et créer un mouvement d'opinion avec les militants les plus engagés.

Ainsi est né le comité de soutien qui a accompagné les salariés dans leurs luttes pour l'emploi, sans jamais désespérer quand les mauvais coups tombaient.

Tu étais la Résistante de tes origines:

« Et si c'était à refaire/je referais ce chemin/la voix qui monte des fers/parle des lendemains »

Ecoutons-là un jour de février 2009 en réunion du comité départemental du PCF à Mont de Marsan:

« D'abord, sur quoi on est d'accord pour avancer?

La situation est très difficile pour la vie des plus démunis.

La manifestation contre la loi Boutin sur le logement n'a pas empêché qu'elle soit votée.

Questions:

· du surloyer et de l'expulsion

· conventionnement global

· augmentation du gaz et des charges

· la CAF n'est plus en mesure de payer l'APL aux locataires à faibles ressources pour une histoire de « bug » informatique

· il y a eu 100.000 expulsions prononcées en 2008 en France

· la loi DALO a permis de reloger 75 personnes dans les Landes alors qu'il y a plus de 4500 demandes en attente.

Alors, peuchère, il faut que le parti se mobilise plus sur les questions du logement! »

...et le 26 octobre 2009:

« le PS veut une liste unique, mais sur quels critères?

Au sujet du Front de gauche, ne s'est-on pas trompés sur le P.G et le N.P.A qui entretient le flou sur ses intentions.

N'est-ce pas d'un front de luttes qu'on a besoin, sur des objectifs clairs comme sur la question des comités locaux de la poste afin d'empêcher la privatisation avec l'envoi massif des cartes pétitions au président de la République.

L'état se décharge des investissements sur les régions et les départements.

Dans le même temps, il supprime la ressource de la taxe professionnelle.

Il est nécessaire de la changer, mais qu'y aura-t-il à la place? »

Elle nous parlait aussi de culture, de spectacles, de lectures... le cœur et l'esprit en défis pour l'avenir...

« Cinq novembre deux mille neuf

Route pluvieuse et triste

Que pensais-tu sur la piste

De tes projets tués dans l’œuf »

« Dame de cœur

as de pique

ce n'est pas l'heure

et tu nous quitte

la flamme rouge de ta vie

combats, chasse les orages

ta source jamais ne tarit

l'histoire marque les pages

Fille du vent et du soleil

cheveux d'or et tes yeux si bleus

Mireille au ciel camaïeu

bouche en vie rire vermeil

Peuchère que dire de plus

je suis Nicole BIPPUS !

Labenne le 18 novembre 2009

Georges Darricau

J'ai cotoyé Nicole Mireille Monique BIPPUS

à la CGT depuis 1976 et au Comité départemental du PCF

jusqu'à sa disparition accidentelle le 5 novembre 2009

Nous avions à peu près le même âge...

Elle était née GEYNET le 4 avril 1946 à Nîmes