lundi 29 mars 2010

INTERVENTION D'ALAIN BACHE, CONSEILLER REGIONAL, Le 26/03/2010

Monsieur le Président,
Cher(e)s Collègues,

C’est avec beaucoup de satisfaction qu’en tant qu’élu du Front de Gauche –Parti Communiste Français (dont je représente ici la sensibilité), Parti de Gauche, Gauche Unitaire, personnalités issues du mouvement associatif, culturel et syndical- je m’exprime ce matin.
Pour être élu, nous n’avons pas choisi la facilité.
Notre choix était simple pour le 1er tour, battre la droite, faire pencher le curseur à gauche et faire gagner la gauche dans le rassemblement au 2nd tour.
Dans cette démarche, nous avons ouvert un espace que nous voulons voir prolonger.
Qu’il me soit permis ici de remercier nos colistiers, ces femmes et ces hommes issus du PCF, du PG, de la Gauche Unitaire, du mouvement social, de s’être engagés ensemble et d’avoir construit du commun. Je remercie également nos électrices et nos électeurs.
Le 2nd tour comme au niveau national, en Aquitaine confirme la défaite de la droite.
Le gouvernement est sanctionné. Le résultat obtenu par le Ministre Darcos confirme le désaveu des politiques décidées par ce même gouvernement. Le Front de Gauche a contribué à ce résultat. Il constitue aujourd’hui sans contexte une des trois forces qui ensemble ont permis le succès.
Néanmoins, ce succès nous laisse un goût amer, nous ne retrouvons pas en sièges le nombre d’élus issu de la représentation que nous ont donnée les 64.000 Aquitains. Même si beaucoup se félicitent, qu’après une parenthèse de 6 ans, la sensibilité communiste retrouve place dans l’institution régionale, nous sommes loin d’une représentation démocratique.
La démocratie, le rassemblement, l’unité demandent que soit respecté le choix des électrices et électeurs qui nous ont fait confiance.
Cette déficience de la représentation démocratique, que le projet de réforme institutionnelle avec un scrutin majoritaire à un tour, pousserait à l’extrême, participe, avec la non réponse aux besoins de la population, à cette progression inquiétante de l’abstention.
Nous avons tous la responsabilité de nous y attaquer par l’approfondissement de la démocratie et la mise en œuvre de politiques publiques répondant aux besoins.
Nous avons voulu la victoire de la gauche.
Aussi, nous voulons poursuivre dans l’institution ce combat en continuant trois volontés :
- Lutter
- Construire
- Rassembler toutes les régions pour construire d’autres réformes et rejeter la réforme territoriale.

En tant qu’élu de cette assemblée je serai porteur pendant 4 ans de ce combat transformateur et rassembleur.
Je le ferai en lien étroit avec les mouvements sociaux et leurs exigences
Et je veux ici saluer ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes qui mardi ont battu le pavé en Aquitaine, et fait grève pour se faire entendre.
Il est de notre responsabilité, et j’y apporterai toute ma contribution, de donner force, efficacité et espoirs à ces mouvements dans nos politiques publiques.

Oui, je voudrai faire partager ma volonté de faire de l’Aquitaine une collectivité qui résiste, et qui construit.
Résistances pour plus de justice sociale.
Résistance démocratique pour mettre en échec la réforme territoriale, mais aussi élargir les droits et pouvoirs des citoyens et des salariés dans les entreprises.
Volonté aussi de construire ensemble, la réponse aux besoins, une autre mobilisation et utilisation des richesses nationales, un contrôle de l’utilisation de l’argent public, une puissante coopération entre les régions et toutes les collectivités de gauche pour combattre la politique du pouvoir.
Car non la France n’est pas en faillite. Elle souffre d’une répartition de plus en plus inégalitaire de ses richesses.
Un seul chiffre, en vingt ans la part des salaires est passée de 71 % à 59 % du Produit intérieur brut.
C’est à ce scandale de la répartition injuste de la valeur ajoutée à laquelle il faudra s’attaquer.
Nous n’ignorons pas bien sûr les différences qui peuvent exister au sein de la majorité de gauche de cette assemblée. Mais pour nous rien n’est figé. Et par la discussion, l’action et surtout l’écoute des attentes de la population, nous pourrons les faire évoluer.
Pour ce qui nous concerne, vous le savez, Monsieur le Président, nous sommes des partenaires loyaux, vous pouvez compter sur notre investissement, notre engagement.
Compter sur nous ne veut pas dire tout cautionner, nous comptons faire entendre notre voix.
C’est cet état d’esprit qui nous anime.
Nous pensons nécessaire d’aller au bout de nos accords. Cela n’a pas été possible jusqu’à l’heure. J’ose espérer que la sagesse et le temps feront que cela soit possible, simplement pour respecter nos accords.
Ainsi, nous emprunterions le bon chemin : chemin de la confiance, chemin du respect mutuel.
Cette voix, qui retrouve place à la région, et c’est tant mieux. Cela va mettre de la couleur dans cette majorité de gauche.
Certains pourrons parler de Vert, d’autres de Rouges, mais pour nous l’important c’est l’efficacité.
Et nous continuerons à porter les propositions que nous avons faites durant cette campagne, en terme de démocratie, de citoyenneté, d’aménagement du territoire respectant les hommes et la planète, du contrôle de l’utilisation des fonds publics, de solidarité, d’une Aquitaine terre « sans expulsion ».
Nous le savons aujourd’hui il nous faut être de la plus grande des sagesses quand il s’agit d’aborder la question de l’occupation de l’espace et des déplacements qui sans aucun doute devront faire l’objet de décisions rompant avec les logiques d’un lobbying d’un autre temps.

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